"Quand j'écris, mon esprit s'ouvre à l'histoire"
Après ses deux premiers livres
heroic fantasy Les chroniques de Lu-han
tome I et tome II, Constantin Tsuvaltsidis passe à la science-fiction. Il nous
dévoile le thème de son troisième opus et sa passion pour l’écriture.
DT : Pourquoi passer de l’heroic fantasy à la
science-fiction ?
CT : J’ai envie de tester un autre genre. Avec l’heroic
fantasy, je me fonde sur des faits historiques pour créer une histoire. Les chroniques de Lu-han a lieu entre
l’Antiquité et le Moyen Âge. Mon troisième livre, lui, se projette dans un
avenir proche, la fin du XXIe siècle. Il aborde les dangers des technologies
actuelles, notamment la soumission qui plonge l’homme dans une sorte de cécité.
L’homme ne voit pas disparaître ses libertés en train de s’envoler. Il mène un
combat contre la soumission.
DT : Comment vous viennent les idées ?
CT : Je suis une trame, mais les idées arrivent au jour le
jour. Quand j’écris, mon esprit s’ouvre à l’histoire.
En fonction des besoins de l’histoire, je crée des personnages. Écrire c’est se dévoiler. On est obligé de s’extraire de qui nous sommes pour rentrer dans la peau d’un personnage. C’est une bonne cure de psychologie !
En fonction des besoins de l’histoire, je crée des personnages. Écrire c’est se dévoiler. On est obligé de s’extraire de qui nous sommes pour rentrer dans la peau d’un personnage. C’est une bonne cure de psychologie !
DT : Et les personnages, comment vous les fabriquez ?
CT : C’est magique. Ma vie m’a offert la chance de rencontrer
énormément de gens, de discuter avec eux, de pouvoir les observer, d’observer
leurs mimiques. Il n’y a rien de compliqué à créer les personnages lorsque l’on
ouvre son esprit.
DT : Qu’est-ce qui est le plus difficile dans l’écriture ?
Avoir de l’imagination ? Coucher des mots ?
CT : On a tous une imagination fertile. Après on l’écoute ou
pas. Je passe mon temps à réfléchir. Le plus difficile, ce ne sont pas les
dialogues. Même s’ils ne sont pas simples à écrire, car il faut les adapter à
chaque personnage et à l’époque. Le plus complexe, c’est de pouvoir faire
comprendre sa pensée. Formuler sa pensée. Les mots sont importants.
DT : Est-ce que c’est difficile d’écrire tous les jours ?
CT : Ce n’est pas difficile d’écrire tous les jours. Encore
faut-il qu’on puisse avoir autant d’imagination que la veille. Il ne faut pas
avoir des pensées qui partent dans tous les sens. Ce qui est difficile c’est
vraiment de se concentrer, de plonger dans le livre et laisser de côté tous les
problèmes quotidiens. C’est dur quand on a un métier à côté. Il m’arrivait de
ne pas écrire pendant des jours, dû à la fatigue, au souci, à la fainéantise !
Il fallait que je me prenne par la peau du cou. Aujourd’hui, ça va mieux, je me
consacre entièrement à l’écriture.
DT : Est-ce qu’il vous faut du silence pour travailler ou avez-vous
besoin d’un bruit de fond ?
CT : Tout est question de concentration. Le silence peut me
gêner autant que le bruit. Je n’ai pas de conditions spécifiques. Ça dépend de
mon état d’esprit et de mon humeur. Le plus souvent, je travaille en écoutant de
la musique.
DT : Combien de temps mettez-vous pour faire une page ?
Est-ce qu’on raisonne par page ou par phrase ?
CT : Non, on raisonne par paragraphe. Je peux mettre une heure
pour écrire une page comme je peux mettre trois heures pour écrire rien qu’un
paragraphe de cinq ou six lignes.
DT : Quel est votre objectif pour l’avenir ?
CT : Je vais essayer d’écrire un livre par an. L’objectif
principal est d’avoir beaucoup de lecteurs qui apprécient mes histoires, mon
style d’écriture. Me faire connaître, pouvoir éventuellement – c’est un vœu
pieux – en vivre. Ce serait déjà pas mal.
DT : Et que répondez-vous à ceux qui disent qu’il y a très peu de
personnes qui en vivent ? Moins de 10 % ?
CT : Ces personnes ont certainement raison, mais je le fais
parce que j’ai envie de le faire. J’ai une passion pour l’écriture. C’est un
véritable plaisir.
DT : Où trouvez-vous votre motivation ?
CT : Ma motivation est née, il y a presque dix ans, d’une
démotivation de mon travail précédent. Tout est parti des histoires que
j’inventais, que je racontais aux enfants. Et mon épouse m’a dit :
« Pourquoi tu n’essaierais pas d’écrire ? » J’ai essayé, je me suis
pris au jeu. Petit à petit, page après page, le 1er tome a commencé
et le 2e a suivi.
DT : Est-ce qu’il y aura un tome III de Lu-han ?
CT : Rien n’est impossible. Les chroniques de Lu-han, c’est un peu mon bébé, ma première
création terminée. Si les retours avaient été négatifs, je n’aurais peut-être
pas continué. Aujourd’hui, les retours positifs des lecteurs m’encouragent à
poursuivre.
Propos recueillis par Dam-Thi Tsuvaltsidis
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